Les projets de thèses
Après avoir lancé un appel à projets en novembre 2012, la chaire AEI a retenu 3 sujets de thèse qui démarrent à l'automne 2013, puis 2 autres qui démarreront à l'automne 2014.
o Modélisation de la dynamique des matières organiques et populations microbiennes dans les sols sous systèmes AEI.
Début le 1er novembre 2013.
Co-financement de la région Bretagne.
Structure d’accueil : UMR SAS (INRA-Agrocampus Ouest).
Les systèmes AEI sont diversifiés pour s’adapter à la variabilité des milieux et amplifier les services écosystémiques. Parmi ces derniers, l'intensification du recyclage des matières organiques, afin de limiter l’utilisation d’engrais chimiques et d’entretenir la fertilité du sol, est un enjeu majeur. Il repose sur une bonne appréciation de la dynamique des matières organiques et des microorganismes du sol associés. L’objectif du projet est de développer un modèle prenant en compte l’activité des grands groupes de micro-organismes du sol (bactéries/champignons) pour (i) mieux représenter la complexité des processus de décomposition, de minéralisation et de stabilisation des matières organiques ; (ii) prédire les effets d'interactions entre composantes du système de cultures et facteurs du milieu naturel sur la dynamique de la matière organique et (iii) simuler les effets des changements simultanés de pratiques associés à l'AEI sur la fertilité et le fonctionnement des sols.
o Relations entre végétation des habitats semi-naturels, pratiques agricoles et contrôle biologique des ravageurs des cultures – optimisation de l’approche bande fleurie.
Début le 1er novembre 2013.
Cofinancement ANR (projet PEERLESS).
Structure d’accueil : UMR IGEPP (INRA-Agrocampus Ouest-Université Rennes 1).
Le projet de thèse a pour objectif d’analyser le rôle des habitats semi-naturels, notamment de leur végétation, dans le contrôle des ravageurs. Le projet part de l’hypothèse que les espèces végétales occupant ces habitats fournissent des ressources alimentaires importantes pour les ennemis naturels des ravageurs rencontrés dans les cultures (rotation blé-colza). Une meilleure connaissance des interactions trophiques entre végétation spontanée, ennemis naturels, ravageurs et cultures est indispensable pour optimiser les aménagements réalisés par les agriculteurs sur leur exploitation, tels que les bandes fleuries ou les haies. Les résultats obtenus seront utilisés pour sélectionner les espèces végétales utilisées dans les tests sur l’efficacité des mélanges fleuris implantés en bordures des parcelles agricoles. La proposition de thèse combine des approches systémiques (agroécosystème) et analytiques. Les interactions entre habitats semi-naturels et contrôle des ravageurs dans les champs seront analysées sur les exploitations agricoles in situ sans manipuler les facteurs environnementaux. Il faudra donc caractériser les pratiques agricoles et la structure paysagère pour tenir compte des différences entre parcelles étudiées. Cette démarche demande une participation et une collaboration des agriculteurs impliqués. Dans une approche plus analytique, le rôle des espèces végétales dans l’alimentation de certains groupes d’ennemis naturels (syrphes, parasitoïdes) sera examiné. Les tests des mélanges des espèces végétales retenues dans les études systémiques et analytiques se dérouleront également sur les exploitations agricoles, en collaboration avec les partenaires agriculteurs.
o Optimisation de l’usage des antiparasitaires chez la génisse d’élevage en vue de prévenir le risque d’émergence de populations de strongles digestifs résistants : développement d’une stratégie durable de traitement sélectif.
Début en janvier 2014.
Structure d’accueil : UMR BioEpAr (INRA-Oniris).
L’usage fréquent et quasi-exclusif des anthelminthiques pour la maîtrise des strongles chez les bovins entraîne des risques en termes de développement de l’immunité antiparasitaire et d’émergence de strongles résistants. Le projet vise à mettre en évidence la variabilité naturelle des infestations par les strongles chez les bovins en première saison de pâture puis à exploiter cette variabilité en développant une stratégie de traitement sélectif ciblant les interventions antiparasitaires sur les animaux les plus parasités. Dans une première étape, réalisée en fermes expérimentales, le profil de réponse des animaux aux infestations au cours et fin de saison de pâturage sera caractérisé par des indicateurs parasitologiques et la croissance. La seconde étape sera réalisée à l’aide d’un réseau d’éleveurs expérimentateurs innovants et consistera en une évaluation des critères techniques et opérationnels de la démarche de traitement sélectif en comparaison du traitement collectif classique. Des perspectives de recherche à plus long terme sur la résistance génétique des bovins au parasitisme pourront découler de ce projet. Le projet devra être accompagné par la mise en place d’actions d’information et de formation sur les stratégies de maîtrise durable du parasitisme à destination des éleveurs.
o La dégradation des sols : enjeux pour la rentabilité et la durabilité des exploitations.
Début en décembre 2014.
Cofinancement du GIS PCO ASAA.
Structure d’accueil : UR LARESS (groupe ESA).
La dégradation des sols constitue un enjeu majeur en termes d’environnement et de préservation du potentiel agronomique et économique des exploitations agricoles. La thèse a pour objectif de caractériser les enjeux économiques de moyen terme et de long terme de la dégradation des sols et de proposer une modélisation bio-économique dynamique qui puisse éclairer ces enjeux. En termes opérationnels, elle aura pour objectif d’identifier les leviers qui permettent de préserver le potentiel agronomique et économique des sols et les traduire en termes d’action et d’incitations à développer dans un cadre coopératif.
o Intensifier le contrôle biologique des insectes ravageurs des productions légumières : leviers à mobiliser et compatibilité avec les exigences économiques.
Début en novembre 2014.
Structure d’accueil : UMR IGEPP (INRA-Agrocampus Ouest-Université Rennes 1).
Parmi les processus écologiques ciblés par l'AEI figure le contrôle biologique, c'est-à-dire la limitation du développement des populations d'organismes par leurs antagonistes. Pour réduire le niveau des populations de bioagresseurs sous leur seuil de nuisibilité par ce processus, il faut identifier les facteurs qui vont favoriser leurs ennemis naturels et permettre le renforcement de ce contrôle. Le présent projet vise à caractériser les traits d'histoire de vie des ennemis naturels d'insectes ravageurs des cultures légumières de plein champ, à évaluer le niveau de contrôle biologique qu'ils peuvent fournir et sa compatibilité avec les exigences de production, puis à tester des modifications du système de cultures pour renforcer ce contrôle biologique. Les études seront conduites essentiellement en conditions de plein champ, en domaine expérimental et chez des producteurs.