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Régulation naturelle des ravageurs : les résultats d'une thèse co-financée par la Chaire AEI


Régulation naturelle des ravageurs : les résultats d

L'action des ennemis naturels sur les populations de ravageurs, appelée "régulation naturelle", est un levier potentiel pour lutter contre ces ravageurs en limitant l'utilisation des produits phytosanitaires. Peut-on intensifier cette régulation naturelle des insectes ravageurs des cultures légumières ? Tel est l'objet d'une thèse réalisée par Xavier Mesmin, soutenue en 2018, co-financée par la Chaire AEI et la Région Bretagne.


Le développement d'un agriculture moins dépendante des pesticides repose en partie sur la maximisation des services rendus naturellement par les écosystèmes. La régulation des insectes ravageurs par leurs prédateurs naturels est un exemple de ces services écosystémique.

L'objectif principal de la thèse réalisée par Xavier Mesmin était de quantifier ce service de régulation, en conditions expérimentales et en situation de production. L'étude a porté spécifiquement sur deux types de cultures, le brocoli et le navet, et sur l'action de deux insectes ravageurs qui les affectent : le puceron et la mouche du chou.

Après avoir étudié le cycle de vie de ces ravageurs et l'action de leurs ennemis naturels aux différents stades, une première étape de la thèse a permis, grâce à des expérimentations, de quantifier le nombre de ravageurs supprimés par leurs prédateurs naturels. Les prédateurs vivant à la surface du sol (prédateurs "épigées" : araignées, carabes, staphylins...) ont été particulièrement ciblés. L'impact de l'évolution des populations de ravageurs sur les pertes de récoltes a également été analysé.
Les résultats confirment que l'action des prédateurs permet effectivement de réduire les populations de mouche du chou et de puceron. Dans le cas de la mouche du chou, la réduction de la population est associée à une importante diminution des dommages causés sur les cultures. Le puceron, même présent en importante quantité, n'entraine aucune perte de production.

Un deuxième objectif de la thèse visait à identifier s'il était possible d'améliorer l'efficacité de l'action des prédateurs sur les ravageurs en faisant évoluer les pratiques agricoles. Le travail du sol pourrait par exemple avoir pour conséquence de détruire une partie des prédateurs en sortie d'hiver. L'effet du travail du sol sur la quantité de prédateurs présents et leur action de régulation sur la mouche du chou a donc été évalué. Il en résulte que ce travail du sol n'affecte ni l'émergence des prédateurs ni le service naturel de régulation des ravageurs qu'ils rendent. Des différences d'effet du travail du sol selon le type de prédateurs restent à expliquer.

Enfin, une dernière hypothèse visait à étudier si la seule action naturelle des prédateurs sur les ravageurs était suffisante pour atteindre les objectifs de production. Il en ressort que cette régulation naturelle n'est pas suffisante pour atteindre les objectifs de production pour le navet. Pour le brocoli, les objectifs semblent atteignables dans des conditions où les ennemis naturels sont abondants et diversifiés.

Téléchargez la synthèse de la thèse en 4 pages

Photo : Pixabay CC0 Creative Common


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